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légendes

de ce rocher. Ils s’en allèrent donc loin de ce lieu.

Cependant cet homme, nommé Ottsin-tρesh, demeurait toujours sur la montagne et était parfaitement en vie. Alors il descendit de son fort, et alla retrouver sa sœur qui, elle aussi, avait échappé au massacre de son peuple, et il vécut avec elle.

Alors, sur ces entrefaites, Ottsin-tρesh, dans le dessein de se venger de ses ennemis, se mit à fabriquer une grande lance. Sa sœur en avait peur, mais lui ne tua point sa sœur.

— Ma sœur, lui dit-il, ne crains point. Cette arme ne t’est point destinée. Ce sont ces Flancs-de-chien, meurtriers de nos familles, que je veux tuer.

Alors sa sœur entra dans son plan et s’en alla en quête des Flancs-de-chien pour les attirer dans un piège.

— Parmi les Flancs-de-chien, dit-elle, je vais répandre une nouvelle, au lac des Petits-Poissons, sur le rivage, au pied de la Grande Montagne[1]. Et ils s’y porteront.

  1. Il s’agit évidemment ici du Grand-Lac des Ours et de la montagne des Petits-Poissons. Voyez la légende Flanc-de-Chien, intitulée Tunè ou les Gens du Lac. Ceci est la confirmation de ce que prétendent les Peaux-de-Lièvre, à savoir que les Tchippewayans faisaient jadis des incursions belliqueuses dans la vallée du Mackenzie.