Page:Petitot - Traditions indiennes du Canada Nord-Ouest, 1886.djvu/45

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
15
des dindjié ou loucheux

de la gauche, Nattséïn-Kρét ; et hommes du milieu, Tρendjidhættset-Kρét. Les jeunes gens d’un camp sont tenus de choisir leur épouse dans le camp opposé. Mais les hommes du milieu ont le choix entre l’un et l’autre camp. Les enfants appartiennent au camp de la mère.

Les Etchian sont réputés blancs, les Nattséïn, noirs[1], et les Tρendjidhættset, bruns, indices du mélange de deux races et de métissage. Parmi les Nattséïn se font remarquer les Kuchâ Kuttchin (géants gens), du Youkon, dont un grand nombre ont plus de six pieds de haut.

Les Dindjié sont sabéïstes et de race lunaire. Ils adorent dans l’astre des nuits Sié-ζjié-dhidié, génie bienfaisant descendu jadis du ciel pour les éclairer, les instruire, les délivrer du joug de leurs ennemis, et qui, remonté au ciel et résidant dans la lune, est devenu le dieu de l’abondance et de la chasse, leur protecteur contre leurs ennemis. Cependant, cette divinité masculine revêt aussi à leurs yeux le caractère de génie de la mort et de la guerre.

Tel fut le triple caractère d’Hécate parmi les Grecs.

Mais les Dindjié adorent aussi Titρié (père des hommes), qui rappelle l’Alfader des Scandinaves. Le caractère paternel que ce peuple donne à Dieu est touchant et vraiment remarquable. Aussi sont-ils, à juste titre, le peuple le plus policé et le plus intelligent parmi les aborigènes soi-disant sauvages de l’Amérique arctique. Leurs légendes et traditions offrent un enchaînement qui les fait ressembler à des histoires. Ce sont aussi celles qui présentent le plus de rapports avec le Pentateuque.

  1. Ceci rappelle le nom que les anciens Égyptiens donnaient aux peuples de la race de Cham : Nahsi (les Noirs).