III
MASKWA-IYINIWOK
(origine des cris de bois)
Un certain vieillard perdit sa fille dans la forêt ; c’est-à-dire que la fille s’égara d’elle-même en l’absence du vieillard.
Comme elle errait toute seule dans les bois, elle fit la rencontre d’un ours gris qui s’approcha d’elle et lui tint ce langage :
— Si tu consens à demeurer avec moi, fillette, je t’accorde la vie ; mais c’est à cette condition seule que je te la laisse.
La fille eut grand’peur ; cependant comme il n’y avait pas à hésiter entre la mort et le mariage avec l’horrible bête, elle consentit à l’union que celle-ci lui proposait et donna son consentement.
La femme demeura donc avec l’ours, qui la rendit mère de deux enfants, deux petits ours semblables à leur père.
Quand ces oursons eurent grandi et qu’ils eurent atteint l’âge adulte, le gros ours dit à sa femme :
— Ton père a faim. Je vais lui donner à