tants de la nuit, et ils leur donnèrent la chasse en pirogue, les perçant de leurs flèches.
Puis ils remontèrent sur les terres hautes où pullulaient les souris, grâce à l’absence complète de hiboux dans ces parages élevés, et ils en tuèrent beaucoup. Ces grosses souris jaunes étaient leurs rennes. On les voyait courir de ci de là dans la plaine par grandes troupes[1]. Les Pieds-de-chien leur donnèrent une chasse en règle. On les perça de flèches, on en prit d’autres au collet, on les éventra, les femmes en découpèrent la viande, on les traita comme des rennes ou des élans, on suspendit leur chair au-dessus du foyer pour la boucaner et la faire sécher.
Tout à coup, en l’absence de la population, cette viande, exposée sur les boucans, tomba dans le feu. Tout fut consumé, viande, tentes et ustensiles. Les hommes-chiens, attribuant ce malheur à Atsina, lui dirent :
— Ce pays-ci n’est pas le tien, retourne-t-en, car tu nous portes malheur.
Atsina s’en alla donc tout seul tristement et sans connaître son chemin.
- ↑ Ceci n’est point une exagération. Sous le cercle, au printemps, l’Arvicola fulva, grosse souris jaune, se montre en si grand nombre que, dans une heure, on peut en tuer une cinquantaine à l’aide d’un bâton ou avec les pieds. Elles nagent fort bien.