Page:Petrarque - Les Rimes de.djvu/186

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pire ? — me tient sous son frein, me tourne et me retourne.

Puis ce doux désir qu’Amour m’inspire, me conduit à la mort sans que je m’en aperçoive ; et pendant que je cherche en vain mes deux lumières, en quelque endroit que je sois, jour et nuit je soupire.

L’amitié d’un seigneur, l’amour d’une dame, voilà les chaînes dont je suis lié au milieu de nombreux tourments, et où je me suis moi-même enserré.

J’ai porté dans mon sein un vert Laurier, une noble Colonne, l’un quinze ans et l’autre dix-huit, et jamais je ne m’en suis séparé.