Page:Petrarque - Les Rimes de.djvu/246

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SONNET LXXIV.

Il élève toutes ses pensées vers le ciel où Laure le cherche et l’attend.

Les anges élus et les âmes bienheureuses, citoyennes du ciel, le premier jour que ma Dame fut trépassée, l’entourèrent, pleins d’étonnement et de pitié.

Quelle lumière est-ce là, quelle nouvelle beauté ? disaient-ils entre eux ; car dans tout cet âge, jamais corps si adorable ne monta, du monde errant, à ce sublime séjour.

Elle, contente d’avoir changé de demeure, se met de pair avec les plus parfaits, et cependant se retourne de temps en temps en arrière,

Regardant si je la suis, et semble attendre. Aussi, je dresse tous mes désirs et toutes mes pensées vers le ciel, car je l’entends prier que je me hâte.


SONNET LXXV.

Il demande comme récompense de son amour qu’il obtienne de la voir bientôt.

Dame, qui joyeuse te tiens auprès de notre principe, comme le requiert ta vie pure, assise sur un siège élevé et glorieux, et orné d’autre chose que de perles ou d’or ;

Ô parmi les dames haut et rare prodige, maintenant, sur le visage de celui qui voit tout, tu vois mon amour et cette foi pure pour laquelle j’ai versé tant de larmes et répandu tant d’encre ;

Et tu sais que mon cœur fut pour toi sur la terre ce qu’il est à présent dans le ciel, et que jamais je n’ai voulu autre chose de toi que le Soleil de tes yeux.

Donc, pour me dédommager de la longue guerre