je laisserai brisé et dispersé mon lourd, frêle et mortel vêtement ;
Et où je m’éloignerai de ténèbres si épaisses, m’envolant si haut dans le pur éther, que je voie mon Seigneur et ma Dame.
SONNET LXXVIII.
Ma brise sacrée souffle si souvent sur mon repos tourmenté, que je prends la hardiesse de lui dire le mal que j’ai senti et que je sens, ce que, elle vivante, je n’aurais pas osé.
Je commence par ce regard amoureux qui fut l’origine d’un si long tourment ; puis je poursuis, disant comment, misérable et satisfait, de jour en jour, d’heure en heure, Amour m’a consumé.
Elle se tait, et la pitié peinte dans les yeux, elle me regarde fixement ; en même temps elle soupire et son visage s’embellit de larmes honnêtes.
Et mon âme, vaincue par la douleur, pendant qu’en pleurant elle s’irrite avec elle, débarrassée du sommeil revient à elle-même.
SONNET LXXIX.
Chaque jour il me semble qu’il y a plus de mille ans que je suis ma fidèle et chère conductrice, qui me guida en ce monde, et maintenant me guide par une meilleure voie vers une vie sans angoisses.
Et les tromperies du monde ne peuvent me retenir, car je les connais ; et telle est la lumière qui du plus