Page:Petrarque - Les Rimes de.djvu/272

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« Je ne pourrais jamais te dire le nom de tous ; et ce ne sont pas seulement des hommes, mais des dieux qui remplissent la plus grande partie de ce bois de myrtes ombreux.

« Vois Vénus la belle, et avec elle Mars, les pieds, les bras et le cou chargés de fers ; et Pluton avec Proserpine à l’écart.

« Vois Junon, la jalouse, et le blond Apollon qui avait coutume de mépriser le jeune âge de l’Amour et l’arc qui lui porta par la suite en Thessalie un tel coup.

« Que dois-je dire ? Pour abréger, ils sont tous ici prisonniers, les dieux de Varron ; et, chargés d’innombrables liens.

« Jupiter vient enchaîné en avant du char. — »

CHAPITRE II.

Le poète raconte une conversation qu’il a eue avec Massinissa et Sophonisbe, ainsi qu’une autre avec Séleucus. Il donne ensuite par une comparaison, une idée de l’immense multitude des amants qu’il n’a pu reconnaître ; il conclut en disant le nom de quelques-uns qu’il a reconnus.

Fatigué déjà, mais non encore rassasié de voir, je me tournais de çà, de là, regardant des choses que je n’ai pas le temps de me rappeler.

Mon cœur allait de penser en penser, quand il fut complètement attiré par deux qui passaient côte à côte, s’entretenant doucement.

Je fus ému par leur air extraordinaire et leur langage étranger qui m’était inconnu, mais que mon interprète me fit pleinement connaître.

Quand j’eus su qui ils étaient, je les accostai avec plus d’assurance ; car l’un d’eux était un esprit ami