Page:Petrarque - Les Rimes de.djvu/339

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


QUATRIÈME PARTIE
SONNETS ET CANZONES
SUR DES SUJETS VARIÉS


SONNET I.

Il encourage un ami à l’étude des lettres et de la philosophie.

La gloutonnerie, le sommeil et les lits moelleux, ont banni toute vertu du monde, d’où notre nature est quasi déviée de sa voie, vaincue par les habitudes.

Et toute bénigne influence de la lumière du ciel, par laquelle la vie humaine reçoit sa forme, est éteinte, ce dont s’étonne quiconque veut faire sortir un fleuve de l’Hélicon.

Quelle avidité du laurier, quelle avidité du myrte ! Va-t’en pauvre et nue, ô philosophie, dit la foule occupée aux vils gains.

Tu auras peu de compagnons dans l’autre sentier ; je te prie d’autant plus, noble esprit, de ne pas abandonner ta magnanime entreprise.