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Page:Petrone - Satyricon, trad. de langle, 1923.djvu/145

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qui est-ce ? Voyez comme il se soigne — Je ne l’en blâme pas. Il avait décuplé son patrimoine, quand son affaire tourna mal. Je ne crois pas qu’à l’heure qu’il est il soit. propriétaire même des cheveux qu’il a sur la tête ; et certes ce n’est pas sa faute, car il n’y a pas plus honnête homme au monde : ce sont quelques fripons d’affranchis qui lui ont tout pris. Sachez-le, jeune homme, dès que votre marmite ne bout pas bien et que vos affaires déclinent, adieu tous les amis. — Et quel honnête métier exerçait-il pour en arriver là ? — Voici : il était entrepreneur des pompes funèbres. Sa table était servie comme celle d’un roi : ce n’était que sangliers entiers avec leurs soies, pièces de pâtisserie, oiseaux, cerfs, poissons, lièvres. Ses commensaux jetaient plus de vin sous la table que bien d’autres n’en ont en cave. — Mais c’était un rêve qui n’avait rien d’humain ! — Aussi, sentant son crédit s’ébranler, pour cacher à ses créanciers le trouble de ses affaires, il fit poser cette affiche : Julius Proculus vendra à l’encan le superflu de son mobilier.

XXXIX. OU TRIMALCION EXPLIQUE LES DOUZE SIGNES DU ZODIAQUE

Trimalcion interrompit ces confidences si intéressantes. On avait enlevé déjà le second service. Le vin égayait les convives et la conversation commençait à devenir générale :

« Je vous engage, dit notre hôte, en s’appuyant sur

    sujets à retomber dans l’esclavage. C’est des liberlini qu’il s’agit ici : ce passage ferait croire qu’il leur était réservé une place spéciale à la table.