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Page:Petrone - Satyricon, trad. de langle, 1923.djvu/209

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autant de plaisir après ma mort que maintenant. » Il fit verser du vin dans un grand vase et dit : « Supposons que vous êtes invités à mon repas de funérailles. »

Cette lugubre comédie tournait au vomissement quand Trimalcion, ivre-mort, s’avisa d’un nouveau divertissement : il fit entrer dans la salle des joueurs de cor et, soutenu par une pile de coussins, s’étendit sur un lit de parade : « Figurez-vous, dit-il, que je sois mort, et faites-moi un beau discours. »

Les cors émirent aussitôt des sons lugubres[1]. Un surtout, l’esclave de cet entrepreneur de convois, qui semblait le plus honnête homme de la bande, fit tant de bruit qu’il ameuta tout le voisinage. C’est pourquoi les gardes, qui veillaient sur les environs, croyant que la maison brûlait, enfoncèrent incontinent les portes, et, avec de l’eau et des haches, envahirent la maison en désordre. Quant à nous, profitant d’une occasion si favorable, après avoir dit deux mots à Agamemnon, nous fuyions à toutes jambes, tout comme si nous avions véritablement le feu au derrière[2].

  1. Les cors étaient employés dans les funérailles des grands.
  2. Ici se termine le manuscrit de Trau.