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VOÏVODE DRACHKO


Il y avait des jeux, mais différents des nôtres.
Ils se réunissaient dans une maison,
après le dîner, à la nuit tombée.
La maison était grande, c’était tout un monde !
des milliers de bougies y étaient allumées ;
partout contre les murs des pièces séparées[1]
étaient remplies de monde,
ainsi que la maison entière.
Tous regardaient de ces pièces
comme des souris de leurs trous.
Tout à coup un rideau se leva,
la troisième partie de la maison s’ouvrit ;
Dieu bon, quelle chose étonnante !
Il sortit de là une foule de monde,
plus que l’on n’en peut voir dans un rêve,
tous bigarrés comme des chats sauvages.
Ils se mirent à hurler dans la maison,
de partout on battait des mains ;
j’ai failli mourir de rire !
Un peu après ils disparurent,
d’autres vinrent prendre leur place.
Quelle honte, quelle ridicule misère !

  1. Loges.