Page:Petrović-Njegoš - Les Lauriers de la montagne, trad. Veković, 1917.djvu/110

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quel bonheur ai-je aujourd’hui et dans l’avenir,
voilà du bonheur aussi pour tous les Monténégrins !
je leur rapporterai au moins assez de poudre
pour avoir de quoi se battre contre les Turcs.
Quand, après, tout s’effaça,
comme si l’on n’avait rien dit !
Dorénavant je ne le croirai plus,
même s’il disait que le lait est blanc !


KNEZ ROGAN


Comment te nourrissaient-ils, Voïvode :
leurs mets étaient-ils bons ?


VOÏVODE DRACHKO


Il n’y avait pas là de mets sauf le pain ;
mais ils apportaient quelques affreuses douceurs,
il fallait lécher trois heures pour finir de manger.
Les deux tiers de leurs hommes
étaient encore jeunes, mais sans dents,
toujours à cause de ces douceurs.
Je souhaitai de la viande et j’en mange
pour la première fois à mon gré ici.


VOUK MITCHOUNOVITCH


Mon Dieu, c’est vraiment étonnant !