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Page:Petrović-Njegoš - Les Lauriers de la montagne, trad. Veković, 1917.djvu/149

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SERDAR YANKO


Knez, tu fais toujours des plaisanteries.
Allons, mon père, raconte-nous quelque chose,
pour Dieu, comme tu sais le faire,
avant que nous soyons couchés et endormis.
Qui ne t’a pas entendu parler,
celui-là ne sait pas ce qui dort en toi.


IGOUMANE STÉFAN


Je veux parler, mes frères,
c’est pour cela que je suis venu !
J’ai assez allumé de veilleuses
à l’autel de l’église orthodoxe ;
et je suis venu aveugle parmi vous,
pour allumer aussi autant que je pourrai
votre feu sacré sur l’autel
de l’Église et de l’honneur !


(Beaucoup crient : « Parle, mon père, nous t’écouterons tant que tu voudras, si tu veux jusqu’à minuit. »)


IGOUMANE STÉFAN


J’ai quatre-vingts printemps ;
depuis que j’ai perdu ma vue