Page:Petrović-Njegoš - Les Lauriers de la montagne, trad. Veković, 1917.djvu/166

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il n’y a rien sur la colline,
mais quelque part une bataille sanglante se livre,
et la colline résonne de cet écho.


IGOUMANE STÉFAN


Tais-toi, idiot, est-ce que ce n’est pas Noël ?
Voilà déjà les troisièmes coqs qui chantent,
c’est le moment où l’on tire le plus de fusils,
et cette colline est comme une citrouille vide :
elle reçoit des voix de tous côtés ;
elle ne sert plus à rien autre chose,
qu’à répéter ce qu’elle entend,
comme un oiseau d’outre-mer[1].


DIACRE


Ce n’est pas cela, grand-père, par cette naissance[2],
mais l’on s’égorge quelque part et bien ;
j’ai écouté par plaisir une heure !
La fumée noire est tombée sur Baïitzé[3],
comme le plus épais nuage en automne.

  1. Perroquet.
  2. La naissance de Jésus.
  3. Baïitzé, village près de Cettigné, berceau des Martinovitch.