Page:Petrović-Njegoš - Les Lauriers de la montagne, trad. Veković, 1917.djvu/72

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ai-je un jeune héros,
tu me le prends dans sa première jeunesse ;
ou ai-je un homme célèbre,
tu me le prends, chacun avant son temps ;
ai-je une couronne de beauté
posée sur le front de jeunes mariés,
tu fauches tout dans sa fleur de jeunesse.
Devant mes yeux tu t’es changée en sang !
En vérité tu n’es pas autre chose
qu’un monceau d’os et de tombeaux
sur lesquels la jeunesse volontaire
ne peut célébrer que la fête de l’horreur !
Ô Kossovo, affreux tribunal !
que Sodome brûle au milieu de toi !


VOUK MITCHOUNOVITCH


Quoi donc, Serdar, quel vilain discours :
La jeunesse à la poitrine enflammée,
où le cœur bat à se rompre
et où le sang coule avec orgueil, —
qu’est-elle ? la proie généreuse
qui passe des champs de bataille
dans le joyeux royaume de la poésie,
comme les claires gouttes de rosée
qui montent dans les rayons du soleil.