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LE KOLO


Trois serdars et deux voïvodes
avec leurs trois cents faucons,
faucon Baïo avec ses trente dragons,
il ne mourra pas tant que le monde existera ! —
rencontrèrent Souleyman-vizir
sur le sommet du mont Vrtiélïka
et s’égorgèrent tout un jour d’été jusqu’à midi.
Le Serbe ne voulut pas trahir le Serbe
pour que le monde le bannisse par le mépris,
pour que sa souche soit montrée du doigt
comme la maison infidèle de Brankovitch ;
mais tous tombèrent l’un à côté de l’autre,
en chantant et tuant les Turcs !
Trois restèrent seulement vivants
sous les monceaux de cadavres turcs !
Ces Turcs ont passé sur eux blessés.
Quelle belle mort, que le lait serbe leur soit doux !
Dieu fera aux héros une âme resplendissante
et les prières éternelles s’élèveront vers leur tombe.
Trois mille jeunes gens pareils
attaquèrent Souleyman-vizir
avant l’aurore, sur le champ de Krstatz.
À celui qui agit Dieu donne la force !
Ils brisèrent la force de Souleyman ;