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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/275

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gatienne

homme dans la clarté de cette porte largement ouverte sur le salon sombre.

Gatienne s’était dressée, jetant un cri, les mains étendues devant elle, renversée, tordue d’horreur.

Alban comprit.

Il courut à elle, lui saisit les mains et murmura :

— Alban ! Alban !…

Il frissonnait de pitié. Comme elle souffrait ! Et Fabrice arrêté près d’eux, le regard cruel, s’abreuvait de cette douleur.

Alban pressa légèrement les mains de la jeune femme, l’avertissant qu’on l’observait.

Puis il parla de lui, de sa longue absence, de ses voyages, de ses travaux, entraînant Fabrice à l’écouter et à lui répondre, pendant que Gatienne se remettait.

Lui-même apaisait l’émotion que lui avait donnée la vue de Gatienne, ainsi retrouvée à quinze ans de distance, après l’avoir tant aimée qu’il s’en était expatrié. Il pensait la revoir encore jeune et toujours attirante, avec ses yeux brûlants et ses airs de conquête, un peu trop belle et trop excitante même, pour que Robert en ait pris mal