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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/323

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gatienne

C’est alors qu’il avisa sur un meuble un petit cabinet chinois d’une forme originale ; il s’approcha. Les portes étaient demi-fermées avec la clef sur l’une d’elles.

Machinalement, Alban écarta les battants et fit un cri.

En évidence sur la petite tablette de laque peinte reposait un portefeuille dont le fermoir d’argent faisait une tache dans l’ombre. Il le prit : c’était bien celui que réclamait Clotilde.

Il faillit l’ouvrir ; une curiosité vive le poussait. Ce portefeuille, en ce lieu, devait concerner Gatienne. Des lettres sans doute. De ces reliques dont on ne se sépare pas. C’était bien cela. Robert avait chargé Clotilde de les remettre elle-même, afin que ce secret restât entre elles, deux sœurs. Singulière mission cependant pour une jeune femme honnête ! Son cœur se levait. Enfin il la laisserait accomplir ce sauvetage ; mais, après, on verrait.

À regret, il enferma le portefeuille dans sa poche, se sentant mal à l’aise, avec des envies de le jeter dans la cheminée et d’y mettre le feu. Il n’osa pas.