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Page:Peyrebrune - Le Roman d un bas bleu 1892.djvu/101

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— C’est pourtant vrai, me dit ce brave M. de C…

Malgré cela, je ne pouvais pas me décider. Et j’arrangeai une histoire, au dernier moment : un parent de province débarqué à l’heure du dîner…

Cela ne m’empêchait pas de mourir d’envie de mettre le nez dans cette maison : je m’engageai donc, par télégramme, à venir assister aux divertissements artistiques de la soirée, priant la dame blonde de me permettre d’être accompagnée par le dit malencontreux parent, rôle que M. de C… voulut bien accepter pour la circonstance.

Et vers dix heures nous nous transportâmes aux environs de l’Arc-de-l’Etoile.

La maison était un hôtel correct, sévère d’aspect et bien tenu ; les valets nous parurent irréprochables ; nous fûmes rassurés par les tentures sombres, les meubles de style, les tapisseries discrètes.

Enfin, on nous introduisit ; et dès l’entrée, nous pensâmes qu’il n’y avait personne, tant la douzaine d’invités éparpillés dans un salon immense, tenaient peu de place et faisaient peu de bruit. On parlait bas, on marchait bas, et la lumière des lampes était baissée.

Mme M… traînait une longue robe de velours noir, montante ; elle était superbe de dignité et d’élégance sobre, tout à fait grande dame.

Tous nos convives de l’autre fois étaient là, sauf le petit duc ; et Guy d’Harssay allait et venait, une rose blanche à son revers d’habit.

— J’attendais des artistes qui ne viendront pas, me dit Mme M… Je suis désolée. Mais on m’a prévenue au dernier moment.

J’ai su depuis pourquoi les artistes de la Comédie-Française avaient refusé de venir.