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Page:Peyrebrune - Le Roman d un bas bleu 1892.djvu/27

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— Quoi ?

— Que j’ai raison.

— Raison, dans vos conseils ? Peut-être.

— Alors ?

— Alors, rien.

— A quand votre premier amant ?

— Quand j’aimerai.

— Choisissez bien.

— Avez-vous un candidat ?

— Impertinente !

— C’est vrai. Eh bien ! cher maître, je prends un engagement.

— Avec moi ?

— Je vous jure que si jamais je fais une bêtise… ce sera en votre faveur.

— Merci !

— Il y a bien de quoi remercier !

— C’est ce que je veux dire.

— Et maintenant, bonsoir.

. . . . . . . . . . . . . . .

En rentrant dans le salon, déjà presque vide, Harssay aperçut Mme Lagé, la femme du directeur de la Revue Verte, qui le menaçait du doigt en souriant.

Il s’approcha et fut complimenté sur sa bonne fortune. Ce cher monsieur d’Harssay, il n’y en avait que pour lui ! C’est qu’elle était assez belle, vraiment, cette petite du Parclet !

Et le ton familier, légèrement méprisant, qui accompagnait ces paroles, intrigua le poète. Pour faire parler, il parla de Sylvère avec son enthousiasme accoutumé. Ses éloges affirmaient surtout le talent et la grande honnêteté de la nouvelle romancière.

— C’est vous qui le dites, lui fut-il répondu avec une gracieuse impertinence.