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Page:Peyrebrune - Le Roman d un bas bleu 1892.djvu/283

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nouvelle à sensation qui aurait révolutionné Paris ? Car enfin, on vous croit en province.

— Et il faut qu’on le croie pendant quarante-huit heures encore. Ensuite !…

— Alors ça chauffe ?

— Chut ! Vous savez que la marquise donne une fête dans trois ou quatre jours.

— Oui, eh bien ?

— J’y passerai peut-être.

— Officiellement ?

— Presque. Le lendemain ma candidature couvrira les murs de Paris.

— On va s’étouffer chez la marquise.

— Vous y serez, madame ? demanda le colonel à Sylvère.

Alix cria :

— Certainement.

— Mais j’ignore absolument de qui vous parlez, répondit Sylvère.

— La marquise de Z…, ma chère, ne la connaissez-vous pas ? Tout ce qui a un nom est reçu chez elle

Mme du Parclet répliqua simplement :

— Elle ne m’a jamais envoyé d’invitation. — Hein !… exclama Alix, avec un beau geste indigné, voilà vos amies, colonel ! La première femme de Paris tenue à l’écart, comme une rien du tout ! C’est une honte. Ah ! j’espère que vous l’imposerez au monde et à l’univers, quand vous serez le maître, notre grande Sylvère.

— Je vous en prie, murmura Mme du Parclet.

Mais le colonel, à son tour, s’emporta.

— Comment ! Mme du Parclet ne reçoit pas chez la marquise tous les honneurs qui lui sont dus ? C’est invraisemblable ! J’espère bien, madame, avoir la joie de