Aller au contenu

Page:Peyrebrune - Le Roman d un bas bleu 1892.djvu/287

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Il en ressentit presque de la joie, tant l’avait affolé et féru de désirs l’étrange effarouchée.

En même temps qu’elle sortait par une autre porte rentrait Alix, pas brave, un peu pâle, allongeant le cou. Elle vit s’en aller Sylvère, et murmura :

— Eh bien ?

— Heu ! elle n’a peut-être pas dit son dernier mot. Mais, sacrebleu, ce qu’elle me ferait faire des bêtises, celle-là !

— Dites-donc, et la gloire ?

— Zut ! fit-il.

Et il s’effondra sur le divan, dans le creux où s’était moulé le corps exigu de Sylvère.




Mme du Parclet trouva chez elle la dépêche d’Alix Deschamps, et elle resta indécise pour l’accuser. Même, elle penchait pour la trouver innocente, tant il lui était pénible de croire au mal. Sylvère pensait que ceux-là seuls qui sont capables d’actions mauvaises sont enclins à la méfiance et aux suppositions malveillantes. De là cette apparente naïveté qui la faisait prendre pour dupe.

D’ailleurs, elle avait la coutume de dire qu’elle préférait se tromper que se défier. Prudente, néanmoins, elle décida de ne jamais retourner chez Mme Deschamps.

Et puis, comme la journée s’avançait, elle se prit à penser à Paul qui allait venir.

Il vint, en effet, de très bonne heure, avant le dîner. Elle s’étonna, déjà joyeuse et s’imaginant qu’il allait lui proposer de dîner ensemble. Mais il entr’ouvrit son pardessus, sans le quitter, et il était très beau, en habit, d’une extrême élégance, avec on ne sait