Aller au contenu

Page:Peyrebrune - Le Roman d un bas bleu 1892.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

grande fille, maintenant, pour jouer à la poupée, et vous m’offrez le choix entre une ombrelle marquise, en soie blanche, doublée de rose, et une robe de percale à fleurs, très longue. C’est bien joli cela ; mais, voyez-vous, grand’mère, j’ai trop envie, depuis longtemps, non pas d’une poupée, mais d’un bébé, un de ces bébés joufflus qui roulent les yeux et font des petits cris quand on les touche.

« Oh ! j’en meurs d’envie, grand’mère ! Je lui ferai un beau trousseau, des bonnets, des bavettes, des petits bas, et je l’emmailloterai, je le bercerai, cela m’amusera beaucoup, beaucoup !… Si cela ne coûtait pas trop cher, je voudrais bien avoir aussi une barcelonnette, oh ! toute simple, en osier, que j’habillerais moi-même avec des chiffons et des bouts de ruban, les rubans de vos vieux bonnets, grand’mère. Et comme nous nous amuserons pendant les vacances!… Votre chien Zizi s’assoira gravement sur son derrière, auprès du berceau, pour garder le petit ! Ce beau cadeau me fera joliment plaisir, je vous assure, et je vous promets d’être bien sage désormais, bien studieuse… Ah ! que c’est ennuyeux les livres ! mais pour vous faire plaisir, bonne grand’mère, j’essaierai de les rabâcher comme font les autres. Vous voyez que j’aurai bien gagné mon bébé ! Donc, merci d’avance et tous mes baisers tendres.

« Votre petite Sylvère. »




— Au verso d'un cahier d’étude :

C’est cependant vrai qu’il est blond ! Louise me le disait, je soutenais le contraire. Oui, blond ; et c’est