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Page:Peyrebrune - Le Roman d un bas bleu 1892.djvu/91

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— Les anges ne sont pas sales. Et puis, tant pis, ça me faisait tant de plaisir !

Mère de Gonzague, en levant les épaules, angéliquement :

— Comme un bébé qui lèche sa tartine !

— Oh ! bien meilleur ! répond Lili, devenue toute rouge, les yeux virant follement, puis s’arrêtant, larges et fixes.

Au bout d’un instant :

— J’ai bien mal à la tête, ma mère, oh ! que j’ai mal !


Dieppe.

« Ma chère Sylvère, si vous ne travaillez pas, si vous prenez des poisons pour vous exciter au travail, si vous fumez plus de six à sept cigarettes par jour, si enfin… Eh bien ! je reviens, et je vous enlève, pour vous obliger à suivre un régime sain et raisonnable, sous le plus tyrannique des gouvernements.

« A votre âge, charmante et délicate comme vous l’êtes, ornée de l’intelligence la plus facile qu’on puisse rêver, ayant le don d’écrire, en vous jouant, avoir recours à de pareils breuvages noirs et verts, à ces procédés barbares des vieux chroniqueurs fatigués, c’est de la pure folie, c’est vouloir miner toutes vos santés, enlever à votre talent sa fraîcheur et sa grâce ; c’est insensé, et je suis absolument furieux contre vous.

« Est-ce que vous vous imaginez, par hasard, que ces procédés artificiels puissent donner quoi que ce soit de bon ? Allez respirer les fleurs de serre chaude : le moindre œillet blanc a plus de parfum.

« Et vous me dites ces choses-là tout tranquillement ; c’est donc une habitude pour vous, que vous trouvez ce système tout naturel ?

« Ah ! je me félicite une fois de plus de vous avoir