Aller au contenu

Page:Peyrebrune - Victoire la rouge.djvu/12

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
4
victoire la rouge.

porcs s’étaient roulés dans leur fange. Il n’y avait point de siége ; elle s’accroupit, ses jupes dans le fumier. Le nez en l’air, riant des cahots qui ballottaient sa chair, elle ouvrait les narines et trouvait que la campagne, « ça sentait bon ».

À peine débarquée, on lui fit installer ses nippes dans un coin de la chambre occupée par la fille des Jameau. Il y avait deux lits avec des rideaux, de grosse toile à carreaux bleus et blancs. On lui en donna un. Puis on la fit descendre manger un morceau sur le pouce, et vite on l’expédia aux champs.

— Sais-tu toucher les bêtes ? lui demanda la Jameau.

Elle répondit, psalmodiant :

— Non, ma chère mère.

— Dis donc, appelle-moi plutôt Catissou, riposta la fermière mécontente. Tu n’as pas de « mère » ici. Allons, file. Il y a douze brebis. Mène-les droit devers le bois, le long