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Page:Peyrebrune - Victoire la rouge.djvu/15

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victoire la rouge.

— Mouche-toi donc ! cria furieusement la Jameau. Et marche devant.

On la fit courir plus vite qu’elle ne pouvait, grosse et lourde comme elle était, pour retourner à l’endroit du bois où les moutons s’étaient perdus.

Les gens de la ferme suivaient, portant des lanternes, car il faisait nuit maintenant, et une nuit sans lune. Ils maugréaient tous et ils injuriaient la Victoire, parce que cela retardait le souper.

Le chien, qui avait reçu pour son compte quelques coups de trique, retrouva les deux bêtes, blotties l’une contre l’autre, dans un fourré et les mordit à belles dents, à son tour. On revint plus gaiement, la Victoire derrière les autres, n’osant se montrer.

À la table du souper, où elle s’assit encore toute morveuse, chacun se moqua d’elle, excepté la fille Jameau, qui souriait sans rien dire. Une jolie fille de quinze ans, près