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Page:Peyrebrune - Victoire la rouge.djvu/157

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victoire la rouge.

les jours pendant les longues heures silencieuses.

Maintenant elle s’en allait sur la grande route blanche et bordée de peupliers empanachés de leur feuillée flottante. C’était vers le midi, où le soleil flambait droit dans le fond du ciel, qui semblait tout embué de vapeurs vibrantes.

Victoire rasait les fossés sous les arbres, non point pour fuir la chaleur qui lui dérouillait le corps et l’amollissait d’aise, mais afin de marcher sur l’herbe, voluptueusement, de son pied blanc, large et nu.

Elle marcha ainsi toute la journée, buvant l’air, s’étourdissant à regarder autour d’elle toute cette verdure ensoleillée, luisante et bruissante, qui se remuait toute parfois à un coup de vent, avec de petites rumeurs clapotantes.

Elle se plantait avec des ravissements devant les troupeaux que l’on menait paître