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Page:Peyrebrune - Victoire la rouge.djvu/169

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victoire la rouge.

de Chancelade. C’était à une heure de là. Elle demeura toute blanche, sans répondre. Seulement ses paupières se fermaient à tout coup pour cacher la peur qu’elle avait aux yeux.

Les sœurs ! cela lui rappelait l’hospice, et la supérieure, qui savait qu’elle avait tué son enfant, puisqu’elle était venue la voir en prison et lui dire qu’on ne lui rendrait jamais son petit, l’autre, le premier, celui qu’elle aimait, et dont la pensée, toujours, malgré tout, lui retournait le cœur. Son petit, qui devait avoir sept ans, et que l’on enverrait comme elle, bientôt, dans quelque ferme, pour y garder les bêtes au commencement. Ce qui fait qu’elle regardait maintenant, sans pouvoir s’en empêcher, les tout petits qu’elle rencontrait, touchant leurs brebis ou leurs oies, et qui avaient un air triste.

Les sœurs ! oh ! non, jamais. Peut-être quelqu’une la reconnaîtrait. Pour n’y point aller, elle fit la malade, ces jours-là.