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Page:Peyrebrune - Victoire la rouge.djvu/202

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victoire la rouge.

des étangs immobiles. Çà et là des rochers sombres sortent du flanc des coteaux, se dressent ou s’écroulent et demeurent suspendus comme immobilisés dans l’effort de leur convulsion.

L’hiver, les coteaux ont la teinte rousse des feuilles de chêne qui ne tombent qu’au printemps et claquettent, légères et blondes, pendues au bout des branches, sous la bise éternelle qui siffle et souffle à travers les détours, les gorges et les vals.

Parfois l’étang se moire d’une glace fragile, où le ciel mire ses étoiles, où galope la nue, où passe l’ombre des ailes qui battent l’air comme d’un coup d’éventail.

Parfois la neige couvre tout d’un immense voile, si blanc qu’on aperçoit de loin rôder les grands loups noirs.

Parfois on découvre un clocher, pauvre, couvert de ses tuiles moussues comme d’un chaume. Et, tout autour, quelques maisons