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Page:Peyrebrune - Victoire la rouge.djvu/210

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victoire la rouge.

neige prochaine, avec ses roseaux frissonnants et ses bouleaux taillés au ras du tronc énorme, qui l’enveloppaient comme d’une colonnade irrégulière et tronquée où les lierres montaient autour des fûts grisâtres.

Elle prit vers la gauche un sentier qui passait sous la forêt blonde des taillis. Elle grimpa vers le sommet du coteau couronné de pins qui profilaient sur le fond du ciel blanc leurs colonnes droites, hautes et fines, avec leur chapiteau verdoyant comme un bouquet de palmes, et qui mettaient sur ces hauteurs la vision du vestibule d’un temple grec, à ciel ouvert.

Elle traversa la sapinière où craquetaient sous ses pieds nus l’amoncellement des branchettes desséchées et la poussière des feuilles effilées qui couvraient le sol comme d’un tapis roux.

Et, tout de suite, de l’autre côté du coteau, où déjà l’ombre descendait, elle aperçut une