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Page:Peyrebrune - Victoire la rouge.djvu/212

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victoire la rouge.

noir grisonnant, avec des sourcils énormes qui tombaient sur le luisant de deux prunelles fauves. Elle murmura, très-humble :

— C’est des gens qui m’envoient.

Il aperçut le paquet qu’elle avait sous le bras, et il posa sa pelle.

— Quelles gens ? dit-il.

— Des gens qui ramassent, là-bas.

— À Cournil ?

Elle fit « oui » de la tête, sans savoir.

Alors il eut un rire, et se rapprocha.

— Ah ! ah ! dit-il, montrant ses dents longues comme des crocs, ça ne va pas fort, les châtaignes, cette année. Au lieu de vendre, il en faudra acheter. Et l’on veut savoir à combien je tiens les miennes, pas vrai ? Mais la ramassée n’est pas finie, et l’on attendra. Je veux voir les cours. On parle de vingt francs le quintal, savez-vous ?

Et il se frotta les mains.

— Peut-être bien, répondit Victoire.