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Page:Peyrebrune - Victoire la rouge.djvu/238

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victoire la rouge.

cabarets, auprès d’eux, les jours de foire, et leur avait payé le vin. On l’avait invité aux veillées, et il y était allé, surtout là où il y avait des filles. Et d’aucunes pensaient tout bas qu’il n’était point trop vieux, tout de même, pour épouser une jeunesse, avec tout le bien qu’il avait.

C’est qu’il faisait le galant, ce père Sauvage. Il s’habillait comme un monsieur de la campagne, avec des gilets à fleurs, des cravates voyantes, des souliers fins.

Enfin le respect venait. Et ce fut bien pis quand on le vit toucher devers chez lui deux paires de veaux, quasiment gros comme père et mère, roux comme de l’or, avec de petites cornes blanches et pointues qui leur retournaient déjà sur le front.

Sans doute il en avait, des écus, celui-là. Ce n’était pas étonnant si la servante allait si cossue et faisait sa faraude, les dimanches, avec ses jupes de cadix, roides comme des