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Page:Peyrebrune - Victoire la rouge.djvu/254

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victoire la rouge.

tranquille, sans rien laisser voir, afin qu’il pût la garder pour le travail, et peut-être aussi pour son plaisir, quelquefois. Il reprit :

— Du moment que personne n’en saura rien, pas vrai, c’est comme si rien ne s’était passé. Et je te donnerai de bons gages. La fille à Giraud veut bien que tu restes.

Et certainement, elle serait restée avec eux, la Victoire, si elle avait pu, malgré son chagrin de perdre l’homme et de n’être plus la maîtresse. Car elle était accoutumée à la maison, et puis, dans ce coin de pays, du moins, personne ne connaissait la Rouge. Mais elle ne le pouvait pas ; et c’est ce qu’elle voulait dire, n’osant pas, cherchant des mots pour apitoyer son maître. Tout à coup, elle demanda :

— C’est-il pour bientôt, votre noce ?

— Dans trois semaines, dit-il.

Elle répéta épeurée :

— Dans trois semaines ! si tôt !… Je pen-