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Page:Peyrebrune - Victoire la rouge.djvu/262

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victoire la rouge.

à voir, à travers la feuillée, la blancheur vague des murs sous la lune ronde et pâle qui passait au-dessus, lentement.

À cette heure suprême, une bouffée de poésie sauvage lui gonflait le cœur d’un amour en quelque sorte idéal pour cette vie rustique, son décor, ses travaux et ses êtres, dont le besoin et la passion lui avaient toujours pris les entrailles, mais dont elle n’avait jamais ressenti comme à ce moment le charme et l’immatérielle beauté.

Il semblait qu’arrivée à ce point culminant de la douleur humaine, son âme enclose fit un effort et s’entr’ouvrît pour une première et dernière contemplation.

Dans le même temps qu’elle éprouvait cette perception plus délicate et plus élevée des choses, bien que confusément, elle se retrouvait plus basse, plus misérable et plus abandonnée ; et son désir de quitter la vie la poignait plus intense.