Page:Peyrebrune - Victoire la rouge.djvu/36

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
28
victoire la rouge.

rousse très-blanche aux endroits où le soleil n’avait pas traîné, les mèches drues de ses cheveux flambants, qui passaient, malgré tout, sous le fichu, se tortillant sur la nuque, derrière l’oreille, sur le front, presque au ras des yeux bleus très-doux. Sa bouche sensuelle donnait faim. Ses membres forts, les bras musclés, hâlés, veloutés de poils blonds, et ses jambes solides, également duvetées, lui donnaient l’aspect d’une vigoureuse femelle, bâtie à point pour l’amour robuste et la vaillante fécondité. Elle avait les senteurs fauves de sa couleur violente, mêlées à l’âpre fumet de la terre qu’elle retournait sans cesse et à la senteur des herbes et des fenaisons, des blés mûrs et des menthes sauvages qui tapissent les fossés où s’endorment parfois les filles de labeur.

Cependant, pas un galant ne rôdait autour de ses jupes. On l’avait vue laide, lourde, grotesque ; on ne s’aperçut pas qu’elle avait