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Page:Peyrebrune - Victoire la rouge.djvu/57

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victoire la rouge.

juraient à voir, dans la suite du Dieu de miséricorde comme des chiens galeux dans la meute d’un roi. Mais le ciel était si bleu, si haut, avec sa lanterne d’or, rayonnante, éclairant la campagne fleurie, verte et embaumée ! L’air chaud avait de tels frissons de vie et d’amour ! Il y avait une si douce et si naïve poésie dans ce tableau tout grouillant de couleurs intenses, le blanc des robes, l’or des bannières, le rouge et le bleu des bonnets sur les têtes des jolies filles parées ! Les bonnes femmes, le dos voûté, priaient d’une si confiante ferveur ; les paysans gauches portaient à la main leur chapeau avec un respect si grave, que la procession passait comme une fête dans le plaisir et le recueillement de tous.

Elle montait à la croix du chemin, où le reposoir avait été dressé. La croix était enguirlandée : de loin, de haut, elle ouvrait ses bras chargés de fleurs. La montée était rude.