Aller au contenu

Page:Peyrebrune - Victoire la rouge.djvu/59

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
51
victoire la rouge.

Puis, dans le silence, le prêtre éleva l’ostensoir. La sonnette de l’enfant de chœur tintinabulait, et l’on entendait dans les arbres siffler les merles et chanter les fauvettes.

La Victoire mit une main par terre pour se relever, et son visage suait malgré qu’elle fût très-pâle. Elle aperçut la Jameau qui la regardait, elle tira sa jupe par devant. Mais la jupe levait presque jusqu’à mi-jambes. Alors elle se tint penchée en avant pour le retour. Mais elle se méfiait ; et elle vit des gens qui riaient, d’autres qui s’indignaient en la regardant passer, menant ainsi le troupeau des vierges.

En rentrant à la ferme, le soir, elle souffrait par tout le corps et avec une peur qui la bouleversait. La Jameau l’attendait sur le seuil.

Quand elle la vit près d’entrer, elle lui saisit le bras rudement et lui cria une grosse injure. Victoire ne répondit rien, regardant devant elle, l’air hébété.