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Page:Peyrebrune - Victoire la rouge.djvu/88

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victoire la rouge.

d’un air impertinent lorsqu’il y avait du monde.

En trottant, elle racontait le menu à Victoire abasourdie. Il fallait saigner promptement deux canards, trois poulets, étouffer un couple de pigeons, éplucher les légumes, mettre la broche, tourner une crème…

C’était la tête de Victoire qui tournait. Elle ouvrait la bouche et tordait l’angle de son tablier en se déhanchant, essoufflée, derrière la dame sèche et maigre qui toujours racontait en courant. On ferait une compote et puis des beignets, et l’on irait au bourg chercher la salade.

— Qui ça, madame ? s’écria, malgré tout son respect. Victoire épouvantée.

— M. le curé, répondit furieusement madame Maleyrac. Il faudra peut-être que je vous donne un valet pour faire votre service, fainéante ! Mais voyez-la donc plantée comme une borne ! Est-ce que vous