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Page:Pfeiffer - Mon second voyage autour du monde, 1857.djvu/14

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Bombay, est infiniment plus intéressant, parce qu’on y trouve des hommes de tous les pays et de toutes les couleurs, et les costumes les plus variés et les plus étranges.

Nous abordâmes près de la Douane, où j’entrai avec une certaine anxiété, car on m’avait assuré qu’on visitait tout très-sévèrement, que pour la plus petite bagatelle qui était neuve on payait un droit ; que les poches même des voyageurs n’échappaient pas à l’examen des douaniers. Mais il n’en fut rien ; on se borna à visiter les effets d’une manière assez superficielle. On demanda aussi les passe-ports, mais on les rendit aussitôt après avoir inscrit les noms sur un registre. Depuis je n’eus pas plus à m’enquérir d’un permis de séjour qu’à montrer mon passe-port. Je m’embarquai pour l’Afrique sans avoir rien à démêler avec la police ou toute autre administration.

L’impression que fit sur moi l’animation des rues ne fut nullement agréable. Au milieu du mouvement et de la presse de la foule et de l’encombrement des voitures, on ne traverse pas la chaussée sans courir de véritables dangers ; et je bénissais le moment où j’arrivais saine et sauve chez moi.

C’est dans les rues de la City (Cité) que la foule était la plus compacte. C’est là que se trouvent les comptoirs des négociants, la Bourse, la Banque, Mansion-House (résidence du lord-maire), etc. Les négociants n’habitent pas la Cité : ils ne paraissent guère avant onze heures du matin à leurs comptoirs, et n’y restent que jusqu’à quatre ou cinq heures. Des moyens de communication sans nombre, tels que chemins de fer, bateaux à vapeur, omnibus, leur permettent de demeurer dans les parties les plus reculées de Londres, et même à la campagne, à plus de huit ou dix milles de la ville[1]. Il part des convois de chemin de fer

  1. Je compte non-seulement pour l’Angleterre, mais pour tout mon voyage, par milles anglais, dont 4 1/4 font un mille allemand (environ deux lieues de France).