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Page:Pfeiffer - Mon second voyage autour du monde, 1857.djvu/36

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abondante que le jour où quelque grand personnage ou quelque inspecteur vient faire une visite comme par hasard, hasard dont l’établissement, chose assez surprenante, est toujours informé assez longtemps d’avance !

La distribution se fait de la manière suivante : les mets sont préparés dans deux marmites ; la viande, avant d’être mise dans la marmite, est coupée en morceaux de trois livres chacun ; les pommes de terre, divisées par lots de quatre livres, sont liées dans de petits filets. La viande cuite est placée dans une tonne, la soupe passe au moyen d’un conduit dans une autre tonne. Un homme met les portions de viande dans un plat creux, un autre puise la soupe avec un vase contenant juste la quantité déterminée pour quatre personnes, la verse sur la viande ; tandis qu’un troisième retire de la marmite, dans leur filet, les pommes de terre cuites par la vapeur. La distribution se fait, de cette manière, avec un ordre et une rapidité incroyables.

Un petit bâtiment latéral sert d’hospice aux malades, qui sont entièrement séparés des hommes valides, et qui ont même un jardin particulier pour s’y promener.

Un grand parc ombragé n’est pas seulement ouvert aux matelots, mais même affecté à l’usage du public. C’est dans ce parc que se trouve l’Observatoire, où les Anglais font passer leur méridien.

L’hôpital possède aussi une jolie petite galerie de tableaux, qui renferme des batailles navales célèbres et les portraits de marins illustres. On garde dans deux armoires à glaces quelques vêtements du grand Nelson, parmi lesquels se trouvent l’habit et le gilet percés par le coup de feu qui, à la bataille de Trafalgar, lui donna la mort.

Il me reste encore à mentionner une curiosité temporaire, mais la plus grande et la plus importante de Londres, c’est-à-dire l’Exposition de l’industrie. Je ne puis assez remercier M. Buschek, président de la partie de l’Autriche, qui me gratifia d’un billet avec lequel j’eus le