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Page:Pfeiffer - Voyage d une femme autour du monde, trad. de Suckau, Hachette, 1859.djvu/47

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la permission d’aller avec nous à terre, on la lui accorda aussitôt, et tout fut fini par là. Tant que nous restâmes sur le vaisseau, et que nous ne fîmes qu’aller à la ville et revenir, nous ne fûmes jamais soumis à aucune visite : seulement, lorsque nous prenions avec nous des caisses et des coffres, il nous fallait aller à la douane, où la visite est très-rigoureuse et où les droits sur les marchandises, livres ou autres objets, sont très-élevés.

Nous descendîmes sur la praya dos Mineiros, place sale, dégoûtante, peuplée de quelques noirs aussi sales et aussi dégoûtants, qui s’étaient accroupis sur le sol, et vendaient des fruits et des friandises dont ils faisaient l’éloge à grands cris. De là nous allâmes directement dans la Grand’rue (rua Direita), qui n’a d’autre beauté que sa largeur. Elle contient plusieurs monuments publics, entre autres, la douane, la poste, la Bourse, le corps de garde, qui n’offrent rien de particulier, et on ne les remarquerait même pas sans la foule qui stationne toujours à la porte.

Au bout de cette rue se trouve le palais de l’empereur, grande construction fort ordinaire, sans aucune prétention de goût ni d’architecture. La place, qui s’étend devant le palais (largo do paco), décorée d’une fontaine fort simple, est très-sale et sert la nuit de dortoir à beaucoup de pauvres et à des nègres libres, qui le matin font sans gêne leur toilette devant tout le monde. Une partie du terrain est entourée de murs et sert de marché au poisson, aux fruits, aux légumes et à la volaille.

Parmi les autres rues, les plus remarquables sont la rua Misericorda et la rua Ouvidor. C’est dans cette dernière que sont les plus riches et les plus grands magasins : il ne faut néanmoins pas s’attendre à y trouver les étalages de nos villes d’Europe. On n’y voit non plus rien de remarquablement beau ni de bien précieux. La seule chose qui me fit vraiment plaisir, ce furent les magasins