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Page:Pfeiffer - Voyage d une femme autour du monde, trad. de Suckau, Hachette, 1859.djvu/55

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beaucoup à désirer. Ce qui mérite la préférence, c’est encore la musique militaire, exécutée surtout par les nègres et les mulâtres.

Le théâtre de l’Opéra n’offre à l’extérieur rien de beau ni de remarquable, et l’on est tout étonné à l’intérieur de voir une salle grande et magnifique, et une scène large et profonde. La salle peut contenir environ deux mille personnes. Il y a quatre étages de loges spacieuses, avec des balustrades formées de barreaux de fer travaillés avec art ; l’ensemble est d’un goût parfait. Les hommes seuls sont admis au parterre. Je vis représenter Lucrèce Borgia par une troupe italienne assez bonne ; les décorations et les costumes n’étaient pas trop mal non plus.

Si dans ma visite au théâtre je fus agréablement surprise, le contraire arriva dans celle que je rendis au Musée. Je m’attendais, dans un pays aussi richement doué par la nature, à trouver de grandes et riches collections, je parcourus de nombreuses et vastes salles qui pourront être remplies un jour, mais qui étaient encore assez vides. Ce que je vis de plus intéressant et de véritablement beau, ce fut la collection des oiseaux ; celle des minéraux est incomplète et celle des quadrupèdes et des insectes est au-dessous de toute critique. Ce qui excita le plus ma curiosité. ce furent quatre têtes de sauvages parfaitement conservées : deux appartenaient à la race malaise et deux à celle de la Nouvelle-Zélande ; je ne pouvais surtout me lasser de considérer ces dernières, qui étaient entièrement tatouées, couvertes de dessins les plus beaux et les plus artistement faits, et aussi bien conservées que si la vie venait seulement de les quitter.

Pendant le temps de mon séjour à Rio-de-Janeiro, les salons du Musée étaient en réparation, et l’on parlait aussi d’une organisation nouvelle. Les collections n’étaient donc pas visibles, et ce ne fut que grâce à la bonté de M. le directeur Riedl que je pus les visiter. Il me servit