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Page:Pfeiffer - Voyage d une femme autour du monde, trad. de Suckau, Hachette, 1859.djvu/85

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Ponte de Pinheiro. Le chemin, dans presque toute sa longueur, passait par des vallées couvertes de buissons ou de broussailles et entourées de basses montagnes. En somme, tout ce pays offrait un aspect très-sauvage, et on ne voyait que par-ci par-là quelques maigres pâturages et quelques misérables cabanes.

La petite ville de Ponte de Cairas, où nous passâmes, ne renferme que quelques magasins, quelques vendas, plusieurs maisonnettes, une petite église et une pharmacie. La principale place avait l’air d’un pacage. Ponte de Pinheiro est un peu plus grand. Nous y trouvâmes un très-bon gîte et un excellent souper composé d’un poulet au riz, de pain blanc, de farine de manioc et de vin du Portugal ; on nous donna de bons lits, mais aussi notre dépense s’éleva, avec le déjeuner, à 4 milreis.

3 octobre. Nous ne pûmes partir qu’à sept heures du matin. Ici, comme partout ailleurs dans ce pays, on a beaucoup de peine à se mettre en route de bonne heure.

Pendant toute la journée le paysage demeura ce que nous l’avions vu la veille ; mais nous commencions à nous approcher des montagnes plus élevées. Le chemin était généralement assez bon, mais les ponts jetés sur les ruisseaux et sur les flaques d’eau étaient détestables ; aussi nous estimions-nous toujours très-heureux de les franchir sans accident. Après avoir mis à peu près trois heures pour faire deux leguas, nous arrivâmes à la grande fazinda (plantation) de sucre de Collegio, qui ressemble parfaitement à une terre seigneuriale. À une habitation spacieuse est jointe une chapelle ; les fermes et métairies sont placées autour, et toute la propriété est enceinte d’un mur élevé.

À une grande distance, les plaines et les coteaux étaient plantés de cannes à sucre ; mais malheureusement nous ne pûmes pas voir faire le sucre, car les cannes n’étaient pas encore mûres.

Au Brésil, la richesse d’un possesseur de plantations