Page:Phedre - Fables Hachette 1909.djvu/23

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FABLES DE PHÈDRE.
Lupus arguebat vulpem furti crimine ;
Negabat illa se esse culpæ noxiam.
Tunc judex inter partis sedit simius.
Uterque causam cum perorassent suam,
Dixisse fertur simius sententiam :
« Tu non videris perdidisse id quod petis ;
Te credo surripuisse, quod pulchre negas. »

12.— LE LION ET L’ÂNE CHASSANT.

Virtutis expers verbis jactans gloriam,
Ignotos fallit, notis est derisui.
Venari asello comite cum vellet leo,
Contexit illum frutice et admonuit simul
Ut insueta voce terreret feras,
Fugientes ipse exciperet. Hic auritulus
Clamorem subito totis tollit viribus
Novoque turbat bestias miraculo.
Quae dum paventes exitus notos petunt,

Un loup accusait un renard de l’avoir volé : le renard se défen¬ 
dait d’être coupable. Pour prononcer entre les parties, ce fut le
 singe qui siégea comme juge. Quand tous deux eurent plaidé
 leur cause, voici, dit-on, la sentence qu’il prononça : « Toi, loup,
tu ne me sembles pas avoir perdu ce que tu réclames ; et toi,
renard, je te crois l’auteur du vol, ce que tu nies bel et bien ».

12.— LE LION ET L’ÂNE CHASSANT.

L’homme sans mérite, qui fait sonner sa gloriole, en impose à 
ceux qui ne le connaissent pas ; il est la risée de ceux qui le
 connaissent.Le lion voulut chasser en compagnie de l’âne. Il le couvrit de 
ramée et lui recommanda en même temps d’effrayer les bêtes
 sauvages par le son inaccoutumé de sa voix ; lui-même saisirait 
au passage les fugitives. Là dessus l’animal aux longues oreilles
 brait tout à coup de toutes ses forces et, par ce prodige nouveau,
jette l’alarme parmi les bêtes. Quand, épouvantées, elles gagnent
 les issues qu'elles connaissent, le lion, d’un bond effroyable, les