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Page:Philarète Drozdov - Entretiens d'un sceptique et d'un croyant sur l'orthodoxie de l'Eglise orientale.djvu/57

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La primauté du pape a été reconnue. Par conséquent on reconnaissait le pape pour chef de l’Église !

S. — Eh bien ! qu’est-ce que vous pensez de ce syllogisme ?

C. — Il me semble que par le même syllogisme on peut prouver le contraire de ce que le catéchiste français voulait prouver.

S. — Mais comment ?

C. — Écoutez !

La primauté du pape a été reconnue ; par conséquent on ne reconnaissait pas le pape pour chef de l’Église.

S. — Mais comment prouvez-vous que cette conclusion est juste ?

C. — Elle est tout aussi juste que la conclusion suivante :

La primauté du patriarche de Constantinople est reconnue dans l’Église orientale ; par conséquent on ne reconnaît pas le patriarche de Constantinople pour chef de l’Église orientale.

S. — Je comprends tout aussi peu cette conclusion inverse.

C. — Examinez bien ce que vous entendez par le mot primauté.

S. — Ce mot ne demande pas d’explication, il me semble.

C. — Y a-t-il une primauté parmi les frères, par exemple ?

S. — Il faut qu’il y en ait.

C. — Et entre un père et un fils ?

S. — Il y a quelque chose de plus que la primauté seule.

C. — Et entre un chef et un subordonné ?