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Page:Philarète Drozdov - Entretiens d'un sceptique et d'un croyant sur l'orthodoxie de l'Eglise orientale.djvu/84

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temps d’Irénée, où il n’y avait pas de Rome nouvelle, d’autre capitale de l’empire, l’Église de Rome ancienne, comme étant celle de la capitale, a eu, sans contredit, une primauté supérieure, particulièrement dans l’opinion des églises d’Occident moins importantes.

S. — Mais comment faut-il entendre que, d’après l’opinion d’Irénée, chaque Église doit s’adresser à l’Église romaine ?

C. — Il a montré dans l’Église romaine : 1° sa primauté comme Église de la capitale de l’empire ; 2° la conservation de la tradition apostolique ; il n’y a donc rien d’étonnant qu’il exige des chrétiens de son temps des égards particuliers envers cette Église.

C. — Je ne suis pas certain si je n’ai pas tort d’appliquer, avec les auteurs occidentaux, les paroles citées d’Irénée à l’Église de Rome. Dans la traduction latine je lis :

« Ad hanc enim Ecclesiam propter potentiorem principalitatem necesse est omnem convenire Ecclesiam, hoc est eos qui sunt undique fideles, in qua semper ab his, qui sunt undique, conservata est ea, quæ est ab apostolis, traditio. »

Ces paroles non-seulement peuvent être prises dans le sens que j’ai déjà exposé, mais aussi être traduites de la manière suivante :

« Chaque Église, c’est-à-dire les fidèles de chaque lieu, doit s’adresser, à cause de la primauté supérieure, à l’Église dans laquelle, par ceux qui sont répandus partout, s’est toujours conservée la tradition apostolique. »

Cette acception des termes d’Irénée se justifie par la considération que l’Église romaine n’est pas la seule où se conservait la tradition apostolique ; et, au dire