Page:Philippe - Marie Donadieu, 1904.djvu/116

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— Faut l’aimer, lui !

Margot répondit :

— Mais oui, je l’aime. Il est venu plusieurs fois avec moi, il a été bien gentil. Pourquoi donc que je ne l’aimerais pas ?

Et Marie, pour la mettre tout à fait d’aplomb, lâcha le fond de son cœur et dit :

— Moi aussi, je suis une femme qui fais la vie.

Il y eut alors une sorte de bonheur à quatre. Deux hommes avaient deux femmes. L’équilibre du monde se résolvait, aboutissait à une symétrie dans l’accouplement. Marie en eut la connaissance pratique. Elle n’avait pas peur, mais pourtant il lui fallait parfois une illustration qui précisât sa science et lui fît bien comprendre qu’elle était d’accord avec le monde entier lorsqu’elle partageait la vie d’un homme. Elle l’exprima comme une enfant. Elle était trop jeune encore, dans le premier feu de sa chair, pour demander à l’amour la qualité. Elle dit :

— Petit Jean Bousset, je l’ai fait content. Je lui ai donné une petite Margot. Aux petits hommes une petite femme.

Il y eut un silence. Un peu plus tard, elle