Page:Philippe - Marie Donadieu, 1904.djvu/158

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un journal le portrait d’un poète qui ressemblait à Raphaël. Elle fut bien malheureuse d’être ainsi persécutée.


La suite eut lieu un jour. Comme depuis longtemps elle était tentée et qu’elle avait mûri pour le hasard, elle le rencontra plusieurs fois à sa porte, dans l’escalier de l’hôtel, et elle le regardait d’aplomb comme quelqu’un qui en apprécie les qualités. Il demeurait au même étage. Il y eut bientôt entre eux la comédie de la porte qui s’ouvre lorsqu’on entend le pas de la voisine, de la tête glissée par l’entrebâillement et du premier mot qui n’a de valeur que lorsqu’on s’est compris d’avance. C’est à ce premier mot qu’elle adressa sa première réponse, et c’est ainsi qu’elle vint à un autre homme comme les enfants de quatorze mois qui n’ont pas peur de marcher seuls, car ils savent qu’au dernier moment des bras leur seront tendus.

Il ne devait pas avoir beaucoup plus de vingt ans. Ses yeux avaient le feu, son visage en parlait, avec un resserrement des mâchoires et une