Page:Philippe - Marie Donadieu, 1904.djvu/176

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Puis il faisait :

— Toi.

Et elle répondait :

— Toi.

Ensuite, il y eut que c’était très simple. Le temps, alors, descendait chaque soir, assistait à leurs jeux et remuait autour de leurs fronts des minutes qu’un coup d’aile semblait balancer. La chambre était dense comme le cœur du monde, comme l’organe du centre qui reçoit la vie et la retourne d’un battement jusqu’aux limites du ciel et du silence. D’un mouvement de ses prunelles, Marie reportait tout vers le haut. Jean disait :

— J’assiste à vous. Vous respirez, maintenant, et de votre poitrine qui se hausse en respirant, je sens la vérité intérieure et le geste caché, comme la femme sent la vie de son enfant. Je sais quelque chose de votre sang et j’entends votre cœur. Vous penchez la tête, il n’est rien de vous qui ne m’arrive et nous sommes pareils à deux sœurs jumelles que berce leur nourrice dans un même berceau. Je vous suis et je vous connais. Ceci est votre épaule et peut-être que ma pensée